Katia Tardy, éclaireuse du commerce - Pépites Vertes x IdC - Episode 4
L'Institut du Commerce, en partenariat avec les Pépites Vertes, vous propose à travers une série d'interviews publiées sur LinkedIn de découvrir les parcours, engagements et leviers de transformation des adhérents de l'association : "Les éclaireurs du commerce".
“Plus on est nombreux, plus on a de chance de craquer le système ensemble” : Katia Tardy, co-fondatrice d’Handi-Gaspi pour faire rimer gourmand et militant
Jamais sans son sourire et son énergie communicative, Katia est la cofondatrice de la biscuiterie Handi Gaspi dont nous vous partageons les coulisses dans cet article sur son parcours.
Ingénieure agronome, Katia commence sa carrière dans l’agroalimentaire sur des fonctions marketing où elle travaille pendant 8 ans. Mais de sa carrière de cadre de grand groupe à l’aventure entrepreneuriale dans une startup à impact engagée, il n’y a qu’un pas ! Et plus précisément : un petit pas de bébé. Et oui, c’est la naissance de son fils en 2016 qui lui fait cristalliser son “déclic”.
“Que donne-t-on à manger à nos enfants ? Comment sont fabriqués les aliments ? Quel système encourage-t-on avec notre mode de consommation et de production ?” Autant de questions qui la traversent et accélèrent sa prise de conscience jusqu’à l’amener à s’autoriser le grand saut : quitter son job, et Paris bien sûr. Le “package” complet parce que sinon… c’est trop facile ! 😇
Faire le pas de côté
Arrivée en région nantaise, Katia s’investit dans plusieurs associations locales sur le sujet de l’alimentation jusqu’à croiser la route d’un projet qui va tout changer pour elle : solifoodwaste. Dans cette organisation, on associe deux leviers d’impact : l’insertion professionnelle pour les personnes en situation de handicap ainsi que la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour Katia, c’est un “eureka” qui redonne du sens à son industrie de cœur. Cette expérience va au-delà de la découverte d’un nouvel univers, car c’est aussi là qu’elle rencontre Alix Guyot & Louise Douillet, deux personnes avec qui elle adore travailler. Elle ne le sait pas encore, mais elles deviendront bientôt ses associées. 👀
Toutes les trois, elles se donnent 6 mois pour explorer la possibilité de lancer une entreprise ensemble autour d’un objectif clair : développer un nouveau modèle de fabrication de produits avec une promesse environnementale, sociale, nutritive et gustative. Sur le papier, l’entreprise idéale commence à se dessiner : Katia, Alix & Louise veulent créer une biscuiterie qui revalorise des coproduits alimentaires, tout en créant de l’emploi pour les personnes en situation de handicap.
En 2021, elles font leurs premiers tests en laboratoire. Un an plus tard, la biscuiterie ouvre officiellement et l’aventure commence. C’est parti pour un projet à grande valeur ajoutée… mais sans sucres ajoutés ! 😇
“Ah en plus, c’est bon”
Le concept n’est pas sans épreuves : dans l’alimentaire de grande consommation, ce qui compte pour le client, c’est surtout le goût et l’accessibilité du produit en termes de prix ! Des biscuits issus de produits revalorisés et fabriqués par des personnes en situation de handicap, c’est triste, mais dans l’imaginaire collectif… c’est rempli d’idées reçues qu’il a fallu déconstruire.
Katia nous partage en riant : “Un jour, un partenaire me dit “ah en plus, c’est bon” et c’est là que je me dis qu’on a encore du boulot…” Petit festival des meilleurs a priori contre lesquels les équipes ont dû se battre :
- c’est anti-gaspi donc c’est pas bon
- c’est fabriqué par des personnes handicapées donc ça doit pas leur coûter beaucoup à produire
- c’est sociétal donc c’est un peu larmoyant
- c’est engagé donc si j’achète c’est vraiment pour faire ma bonne action
Pourtant, le grand axe du projet, ça reste la gourmandise. Car choisir le biscuit était intentionnel dès le départ : un produit associé au plaisir, intergénérationnel et universel quel que soit le milieu social - d’autant plus que le paquet est mis en vente à moins de 3€. Un véritable cheval de Troie pour pousser une nouvelle manière de produire et de consommer à grande échelle.
Et oui, en choisissant d’être attractif en termes de prix, les équipes vont jusqu’au bout de leur mission ! Mais cela signifie également qu’il faut être en capacité de faire du volume pour être rentables.
Passer à l’échelle
Produire en volume tout en maintenant l’engagement, l’éthique et la qualité : Katia et ses cofondatrices y croient. Accompagnées par les équipes de l’Institut du Commerce, les 3 entrepreneuses se sont retrouvées en juin dernier à co-animer une rencontre entre 15 industriels - dont certains concurrents. Parce que la coopération au-delà de la compétition, Kignon y croit sans candeur : “c’est simplement du bon sens, plus on est nombreux, plus on a de chance de craquer le système ensemble” nous explique Katia. Et ce n’est pas Maxime Richer, qui coordonne les réunions à l’Institut du Commerce, qui dira le contraire. Il nous partage son ressenti après l’événement avec enthousiasme : “pour moi, les rencontres c’est l’occasion d’échanger, partager et mener des projets avec des personnes convaincues que l’on peut faire mieux avec moins.”
C’est après avoir exploré différentes options pour grandir avec alignement qu’elles ont fini par trouver leur solution : le “plug and play” chez les industriels partenaires. Avec un premier test en cours chez Tipiak, la méthode de fabrication des biscuits Kignon est en train d’être déployée directement dans les usines des partenaires afin de revaloriser les coproduits en direct, avec des travailleurs en situation de handicap intégrés aux équipes d’usines. Un beau challenge, qui multiplie les impacts potentiels. “Les partenaires nous le disent : au-delà de l’opportunité commerciale, c’est surtout une expérience humaine qui ajoute beaucoup de sens au travail des salariés de l’usine impliqués sur le projet”.
"Comment faire du gaspillage en usine une opportunité de coopération industrielle?"
Petit biscuit, grande révolution. Encore une belle manière d’illustrer la force du collectif, et l’utilité d’un réseau comme celui de l’IDC !
Episode 1 avec Gaëlle Le Floch
Episode 3 avec Charles Kloboukoff
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Qui est notre partenaire Claire Pétreault des Pépites Vertes?
"L'avenir, ce n'est pas ce qui va nous arriver, c'est ce que nous allons faire".
Claire Pétreault a créé les Pépites Vertes en septembre 2020 à la sortie du confinement en me donnant une mission forte : motiver la nouvelle génération à bosser pour la transition écologique. Aujourd'hui les Pépites, c'est une SASU avec 3 personnes à plein temps qui coordonnent 3 activités : un média digital (45K+ abonnés), une communauté de jeunes salariés de la transition écologique (250 Pépites) et une agence de com (10+ clients parmi la Fondation Good Planet, La Banque Postale, KPMG, l'Ecole Supérieure des Agricultures).
Passionnée par la communication, les médias, le pouvoir des imaginaires, l'innovation à impact, les gens, Angers, l'écriture, les emoji, la danse, et plus que tout : la vie.
Depuis 2017, elle travaille dans l'écosystème de l'impact. Elle est passée par Cocycler, Voxe, le Drenche, la Ruche qui dit Oui et ChangeNOW dont elle a coordonné la communication pendant 3 ans. Elle est également modératrice, conférencière et enseignante à Sciences Po. Elle est membre du Conseil d'Administration du Mouvement Impact France, particulièrement impliquée sur les sujets de communication.
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