Des publications complémentaires à cet article sont disponibles.

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Un affichage environnemental alimentaire qui devra encourager l’écoconception et favoriser la consommation responsable

En 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) conclut que le dérèglement climatique est sans précédent depuis des milliers d'années, d’origine humaine, généralisé et qu’il s’intensifie : « À moins d'une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5°C sera hors de portée » (GIEC, 2021).

En parallèle, d’après la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’activité humaine menace d’extinction globale environ 25% des espèces. « Cette perte de diversité, notamment génétique, compromet sérieusement la sécurité alimentaire mondiale en affaiblissant la résilience d’un grand nombre de systèmes agricoles face à des menaces telles que les ravageurs, les agents pathogènes et les changements climatiques. » (IPBES, 2019).

Face à ces urgences environnementales, le secteur agroalimentaire apparaît à la fois comme faisant partie du problème tout en ayant le vaste potentiel pour apporter des solutions, quelle que soit la taille des entreprises.

Ces solutions s’articulent autour de deux volets interdépendants, pierre-angulaires de la transition vers des systèmes alimentaires plus durables :

  • L’action climatique : par des actions visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement de puits de carbone pour en séquestrer
  • La préservation de la biodiversité : par la réduction de l’utilisation de pesticides, la réduction de la déforestation importée, la rotation des cultures, l’utilisation d’une variété plus grande de types de semences, la protection des espèces menacées, …

Pour contribuer à cette transition, l’Etat français souhaite mettre en  place un dispositif de calcul et de communication de l’empreinte écologique des produits (gaz à effet de serre, consommation d’eau, de terre, polluants etc.), sur tout leur cycle de vie (de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie). C’est le sens de l’affichage environnemental[1], réintroduit dans le débat public par la loi AGEC[2] en 2020. De mi-2020 à mi-2021, une vingtaine d’acteurs volontaires[3] ont participé à des projets d’élaboration de dispositifs d’affichage environnemental pour l’agroalimentaire. Ces projets sont en cours d’évaluation par l’ADEME et le Ministère de l’écologie. L’ensemble des actions déjà entreprises et celles à venir devront conduire à une méthodologie harmonisée et un dispositif d’affichage qui deviendra obligatoire d’ici 5 ans maximum (Loi Climat et Résilience, 2020).

Aujourd’hui, la connaissance, les outils et les écosystèmes semblent suffisamment matures pour proposer une première réponse à ce besoin collectif d’un score environnemental. Une synchronisation des acteurs pour proposer une base scientifique irréprochable et compréhensible par tous est indispensable. La méthode de calcul du score soulève pleins de questions qui constituent autant de défis à relever (comment prendre en compte la saisonnalité?, la variabilité des origines des ingrédients dans une recette transformée ? etc.). Mais il ne faudra pas attendre d’avoir la méthodologie parfaite pour passer à l’échelle.

Un nouveau socle de connaissance à construire et à partager pour faire monter en compétence tous les acteurs du commerce

Les industriels et les distributeurs français œuvrent au sein de leurs différentes fédérations représentatives pour proposer un affichage environnemental alimentaire qui permette de mesurer l’impact environnemental des produits qu’ils vendent afin d’améliorer leurs pratiques et d’aider les consommateurs à faire des choix conscients.

Les travaux sur les principes du calcul du score environnemental alimentaire portés par une partie des adhérents de l’Institut du Commerce ont démarré en février 2021dans le cadre de l’initiative « On s’y met » du Consumer Goods Forum. Ils visent à promouvoir et soutenir l’expérimentation de l’ADEME pour favoriser le déploiement du score environnemental alimentaire par le plus grand nombre d’acteurs. Plusieurs axes sont activés :

  • Alimenter un socle de connaissances commun et à jour sur le score environnemental alimentaire 
  • Exprimer une vision collective, trans-catégorielle, des principes communs à adopter pour calculer le score environnemental alimentaire: points de consensus, points de vigilance, besoins communs
  • Contribuer à la montée en compétence des acteurs du commerce au-delà des experts, en France et à l’international
  • Contribuer à la recherche de solutions pour faciliter sa mise en œuvre opérationnelle et éviter de partir en ordre dispersé au détriment des objectifs recherchés par l’affichage environnemental
  • Aider les acteurs de la chaîne de valeur à contribuer à la transition vers des comportements d’achat plus durables (marques, enseigne, consommateur, restaurateur, restauration collective…)

[1] Démarche engagée dès 2009 avec le Grenelle de l’environnement

[2] Loi Anti Gaspillage pour une économie circulaire

[3] Groupement Les Mousquetaires, Yuka, L’Empreinte, Karbon, La Note Globale, ATLA, Elior, ADEPALE, Invitation à la ferme, Interbev, ITAB, Open Food Facts, BearingPoint, Yuka, INNIT, Kisaco, Crystalchain, Eiko, Experoil et Carrefour.

Publications

Des publications complémentaires à cet article sont disponibles.

Score environnemental - la cas français - FAQ n°2

Score-environnemental-France--FAQ-2.pdf
1.1 MB

Essentiel #11 : Le calcul du score environnemental alimentaire

Essentiel11-score-environnemental.zip
1.28 MB

Score environnemental - FAQ n°1

IDC_FAQ1_score-environnemental.pdf
229.16 KB