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Vrac et réemploi : les défis à relever pour sortir de l'usage unique

L’impératif de réduire drastiquement le recours au plastique et à l’usage unique

En 2021, en France, les sujets du vrac et des emballages ré-employables gagnent du terrain comme jamais pour sortir du plastique à usage unique en 2040 : 

  • La loi AGEC, en place depuis 2020, a été renforcée par la loi Climat et Résilience en 2021. Les commerces de plus de 400 m2 devront consacrer 20 % de leur surface de vente de produits de grande consommation au vrac d'ici à 2030 (soit plus de 11 000 points de vente concernés, source Nielsen). Et 5% des emballages mis sur le marché en France devront être réemployés en 2023 (10% en 2027). Le projet de décret[1] relatif à la proportion minimale d’emballages réemployés à mettre sur le marché annuellementétait en consultation publique jusqu’au 19 octobre 2021.
  • Les enseignes et les marques françaises n’ont jamais autant fait de tests. Lesquels tiendront et passeront à l’échelle ?
  • Et pour autant, il faut aussi se méfier des fausses bonnes idées, à l’impact écologique négatif. Quelles sont les sources d’informations disponibles pour faire une Analyse de Cycle de Vie ? L’outil ACV est-il suffisant ? Dans quelles conditions le vrac et le réemploi ont-ils un impact environnemental et économique positif?
  • Le « Green Gap[2]» pose question : les citoyens veulent moins d’emballage mais achètent-ils vraiment en vrac ? Sont-ils prêts à ramener des contenants en magasin ? 
  • Que traduisent les données de vente ? Que ne sait-on pas encore suivre ? Quelles sont les typologies de consommateurs, leurs motivations et leurs freins ?
  • Enfin, comment accompagner tous les types de consommateurs dans cette transition ? Comment éviter les effets rebonds ou les transferts d’impacts vers le gaspillage, vers des contenants secondaires non recyclables ?

Comprendre et faire connaître les clés pour lever les freins du vrac et du réemploi

L’Institut du Commerce a démarré ses travaux sur l‘économie circulaire dès 2018 pour contribuer à la prise de conscience des acteurs du commerce de leur responsabilité à être à la hauteur des enjeux, faciliter la montée en maturité du marché et comprendre certaines clés pour y parvenir. En 2021, le comité RSE a souhaité faire connaître toutes les bonnes pratiques et scénarios étudiés par les adhérents

  • Donner une vision claire et à jour des enjeux réglementaires (les enjeux écologiques étant largement disponibles et connus)
  • Définir le parcours d’achat au service de l’économie circulaire et les bonnes pratiques pour le mettre en œuvre sur toutes les étapes des parcours d’achat, en magasin, online et en hors domicile
  • Bien lier les sujets du vrac et du réemploi qui sont deux alternatives permettant ensemble de limiter la production de déchets d’emballages et de préserver les ressources de la planète sous certaines conditions à respecter
  • Résoudre les irritants de tous les consommateurs (déjà en transition ou non engagés)
  • Lever les freins stratégiques et opérationnels des enseignes et les marques

10 clés pour le développer une offre qualitative en vrac et en contenants réemployables

 L’Institut du Commerce a travaillé en 2021 avec Réseau Vrac et un panel d'experts de l'économie circulaire, du parcours d'achat et de la logistique retour, des marques et des enseignes (ESSCA, FM logistic, Galec, Mission Capital Clients, L'Oréal, Nestlé, Pétrel…) pour consigner dans un guide pédagogique et inédit les choix stratégiques et opérationnels que les acteurs du commerce doivent prendre face aux enjeux écologiques, économiques et réglementaires. En voici quelques-uns :  

  1. Intégrer l’écoconception dans tous les processus de l’entreprise: l’objectif visé est bien de préserver les ressources de la planète, d’éviter le gaspillage et les pollutions en limitant le recours à l’usage unique, notamment des plastiques. Si ce fondement n’est pas bien compris, le risque évident pris par l’entreprise est de se faire taxer de « greenwashing ». Des méthodes et outils (ACV, guide sur l’utilisation des allégations environnementales …) aident à prendre les bonnes décisions.
  2. Repenser en profondeur les principes du marketing en cohérence avec les enjeux de l’économie circulaire (4P, différenciation, communication, etc.).
  3. Concevoir un parcours d’achat encourageant les consommateurs à se tourner vers le vrac et les contenants réemployables.
  4. Construire de nouveaux business models pour accompagner la transition écologique (enjeux concurrentiel de différenciation, P&L, nouveaux services, etc.).
  5. Former et impliquer toutes les parties prenantesà l’intention de la démarche, aux bonnes pratiques opérationnelles, au rôle d’ambassadeur du personnel pour accompagner et encourager les consommateurs.
  6. Mutualiser la logistique retour (collecte, transport, stockage, achat d’équipement, etc.) et choisir un modèle d’organisation du nettoyage et re-remplissage des contenants.
  7. Respecter la règlementation et maîtriser la chaîne de responsabilité sanitaire: mettre en place des protocoles sérieux et certifiés de nettoyage, stockage et conservation dans les meubles de distribution de vrac. Avoir une démarche d’accompagnement positif des consommateurs qui souhaitent se faire servir avec leurs contenants personnels.
  8. Assurer clarté et cohérence de la politique tarifaire et la transparence sur le montant de la consigne : le prix de vente du produit et le prix de la consigne doivent être visibles et compréhensibles sur le lieu de vente, en rayon ou online, et sur le ticket de caisse
  9. Mesurer l’offre et la demande (achats réels, freins, motivations, …) en vrac et en emballages réemployables.
  10. Ancrer les piliers de la confiance dans son approche avec les consommateurs: pour éviter toute forme de « greenwashing », d’allégation environnementale interdite ou fausse, un catalogue d’outils est recensé dans notre guide pour que les marques et les enseignes accompagnent les consommateurs vers des choix de consommation plus durable.

Origine des travaux : Atelier « parcours d’achat écoresponsable » et GT « logistique retour au service de l’économie circulaire » de l’Institut du Commerce

Rédacteurs : ESSCA, FM logistic, Galec, Institut du Commerce, Mission Capital Clients, L'Oréal, Nestlé, Pétrel, Réseau Vrac

Contributeurs : Ademe, Auchan, Citéo, CNE, Coca Cola European Partners, Danone, IRI, Kantar Worldpanel, My Retail Box – day by day, Nielsen IQ, Pôle éco-conception, Emmanuel Ansoud, Adeline Ochs, Sophie Bertin.

Livrables disponibles  :

  • Pour les adhérents : le guide du vrac et du réemploi complet
  • Pour les non adhérents : la fiche Essentiel 

Pour aller plus loin : nombreux outils et ressources disponibles proposés en ressource dans le guide

A propos de l’Institut du Commerce

L’unique forum au sein duquel industriels, distributeurs et tous intervenants du secteur de la consommation alimentaire et non alimentaire partagent leur vision des évolutions du commerce et des consommateurs pour co-construire en toute neutralité des solutions concrètes et innovantes répondant à leurs enjeux communs, dans un esprit d’ouverture et de progrès et dans un cadre déontologique accepté par tous.

Contacts

  • xavier.hua@institutducommerce.org - Directeur Général
  • emilie.chalvignac@institutducommerce.org - Directrice des Opérations
  • 01 56 89 89 30 | https://institutducommerce.org

 

[1]http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/projet_decret_reemploi_emballages.pdf

[2] Green gap : écart entre l’intention de vendre ou d’acheter de façon éco-responsable et la réalité.

Publications

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